Témoignage tourisme durable - Les Divines Bourgogne

En 2021, Côte-d’Or Attractivité est devenu partenaire de l’ADEME, Agence de la Transition Ecologique, à la suite de l’Appel à Manifestation d’Intérêt pour le déploiement du Fonds Tourisme Durable, dans le cadre de Destination France.

Retrouvez ci-après le témoignage de Sylvia DOMINIAK, propriétaire des Divines Bourgogne à La Rochepot, qui a bénéficié du Fonds Tourisme Durable en 2023.

Qu'est-ce qui vous a mené dans cette activité de maison d'hôtes ?

Passionnée d’œnologie et diplômée « dégustateur professionnel » à l’université du vin de Suze la Rousse, c’est en cherchant une résidence secondaire en Bourgogne que nous sommes -mon mari et moi- tombés amoureux du Domaine des Divines à La Rochepot. 

Pour passer de l’accompagnement et le financement d’entreprise à la gestion d’une maison d’hôtes, je me suis donc appliquée à moi-même les conseils en création. Je me suis rapprochée des réseaux locaux : Conseil Régional, Côte d’Or Attractivité, l’agglomération de Beaune, l’office du tourisme et les Gites de France. J’ai monté un dossier de Transition Pro pour sécuriser mon projet de création et j’ai donc créé la Sté Les Divines Bourgogne le 15.10.2022.

Quelle est l'histoire du lieu ?

Le bâtiment est une ferme datant de 1852 ; l’activité agricole s’est arrêtée dans les années 60 et la ferme a été rachetée et restaurée en maison d’hôtes au début des années 2000 par un artisan tailleur de pierre. 

Si vous pouvez présenter votre activité en quelques mots ? 

La maison d’hôtes compte 4 chambres pour 11 couchages dont une grande chambre familiale de 4 personnes et une pièce principale comprenant cuisine, salon et salle à manger. Je gère à la fois les petits déjeuners, la gestion des chambres et assure les tables d’hôtes le soir sur réservation. La disposition des pièces me permet également de louer en formule gite sur 3 chambres pour 7 personnes maxi. 

Côté commercial, j’ai développé un site qui fonctionne bien et qui engrange 40% des réservations, le reste étant via Booking et Gites de France. Côté réseau, j’ai adhéré à l’office de tourisme et participe au groupe de travail œnotourisme, et aussi à BFC Tourisme au collectif œnotourisme. En effet, en complément des activités de maison d’hôtes, j’ai également développé des ateliers de dégustation : initiation, accords mets-vins, etc… 

Quel est votre engagement durable ?

Déjà dans notre ancienne vie nordiste, nous avions des valeurs de « made in France » et « made in Valenciennes », même si ce n’est pas toujours facile de consommer local en grande ville…et également des engagements en termes de développement durable sur l’énergie (voiture hybride, eau et électricité). 

Ici à la Rochepot, nous avons pu accentuer cet engagement notamment sur les circuits courts en ayant à proximité des producteurs de viande (la ferme Bazin à La Rochepot), de yaourts, de fruits (le verger des Familles à Nolay) et légumes (la ferme du mont Rome à Mazenay, de fromage (l’EARL du mont de Sene), etc. Les travaux de rénovation nous ont également permis de mettre en place des actions sur les économies d’électricité et d’eau.

Nous avons aussi une action de sensibilisation au quotidien : on ne présente que ce que les hôtes ont demandé pour le petit-déjeuner (via une fiche transmise en amont) pour tendre vers le zéro gaspillage ; et lors des tables d’hôtes en expliquant d’où viennent les aliments (circuit court et potager), pourquoi on sert à l’assiette, le « tout fait maison ».

Concrètement, quelles actions/quels investissements 

avez-vous pu (ou allez-vous) mettre en place 

par le biais du Fonds Tourisme Durable ?

● Le circuit court : afin d’optimiser encore plus les tables d’hôtes et les petits déjeuners, nous avons créé un potager de 75m² hors sol car ici les sols sont très calcaires, impossible de creuser à + de 5 cm : il est prévu pour l’été prochain : un carré potager de fruits (fraise, framboise, etc.) + un 2d carré potager de légumes d’été (courgette, concombre, tomates, etc.) et un 3ᵉ carré pour les cucurbitacées et PDT. Le potager viendra en complément des producteurs locaux. 

● Économies d’énergie : 

➜ Économie d’eau : mise en place de douche intelligente et de mousseurs dans les 4 salles de bain, et installation de gouttières et citernes de récupération de pluie sur la grange pour le jardin potager 

➜ Économie d’électricité : remplacement de toutes les ampoules par des LED et d’un sèche-linge professionnel

➜ Installation d’un volet solaire sur la piscine afin d’économiser à la fois en électricité pour le chauffage de l’eau en début de saison et sur l’évaporation de l’eau en été 

● Confort d’été / d’hiver : nous avions déjà installé avant la demande du FTD des radiateurs intelligents dans les chambres. Grâce au FTD, nous avons pu installer des stores occultants pour l’été ; le bâti (mur d’un mètre d’épaisseur) nous permet de ne pas utiliser de climatiseur. 

Quelle aide financière de l’ADEME avez-vous reçue ?

J’ai obtenu une aide de 10525€ pour des investissements qui m’ont coûté net 17347€. 

Votre ressenti général sur ce Fonds ?

J’avais eu connaissance de cette aide dans le Nord en zone rurale. J’ai été très agréablement surprise quand l’accompagnement de Côte d’Or Attractivité m’a informé que La Rochepot était éligible aussi. Que ce soit pour le label « Vignobles et découvertes », « Qualité Tourisme » ou le « Fonds Tourisme Durable », l’accompagnement au montage et suivi de dossier a été précieux. Il est clair que je n’aurai pas pu réaliser certains investissements si je n’avais pas obtenu cette aide, faute de trésorerie suffisante. Cette aide m’a permis d’aller plus loin et surtout plus vite dans mes démarches d’investissements. 

Selon vous, pourquoi est-ce important de s’engager 

dans une transition écologique en tant qu’hébergeur touristique ?

C’est important à plusieurs niveaux : 

1. À titre personnel, pour la protection de la planète et l’avenir de nos enfants et petits-enfants. 

2. À titre financier, car une maison d’hôtes peut être énergivore si on ne maitrise pas ses consommations d’électricité et d’eau (lessives, cuisine, détection de lumière, etc.) 

3. Pour notre santé, afin de manger sain et si possible BIO (ou le moins traité possible) 

4. Pour l’économie locale, en faisant travailler nos voisins producteurs locaux 

5. Et aussi parce que nos clients se soucient de plus en plus de l’écologie et qu’ils sont attentifs à ce que nous mettons en place, le tri sélectif ne suffit plus ! C’est quasi un argument commercial ; j’ai d’ailleurs détaillé mes démarches de développement durable dans le livret d’accueil que les hôtes peuvent lire dans leur chambre et dans le salon et que l’on peut retrouver sur le site internet.